Cette année universitaire 2019-2020 est particulièrement compliquée pour tout le monde, et l’ISIMA n’est pas épargnée. En décembre 2019 et janvier 2020, l’école a été auditée trois fois. Une première fois pour renouveler la certification qualité ISO-9001 (et passer de la version 2008 à la version 2015). Une seconde fois par le Haut Conseil de l’Evaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur. Et enfin, par la Commission des Titres d’Ingénieurs pour le renouvellement de l’accréditation à délivrer le diplôme.
La période des audits a laissé depuis place à la crise sanitaire liée au COVID-19. En tâche de fonds, le travail de préparation pour la création de l’INP Clermont Auvergne se poursuit.
Maintenant que les étudiants de deuxième et troisième années sont en stage, Alexandre Guitton (directeur) et David Hill (directeur adjoint), ont trouvé du temps pour répondre aux questions de l’Anelis et informer les anciens sur leur école.
Q : La Commission des Titres d’Ingénieurs (CTI) audite régulièrement l’école pour valider que l’école peut délivrer un titre d’ingénieur. Le dernier audit, pouvant renouveler l’accréditation pour une durée maximale de 5 ans, s’est déroulé au début de l’année. Comment s’est déroulé cet audit, et avez-vous eu des retours ?
L’audit de la CTI est un événement très important dans la vie de l’école. Il s’est déroulé en trois temps forts :
- La préparation du dossier pour l’audit. Cela nous a pris un peu plus d’un an, en nous appuyant sur les retours informels de l’audit partiel que nous avions eu à l’été 2018 pour la formation par apprentissage (cet audit avait finalement été annulé en raison d’un changement de calendrier lié à la mise en place des nouvelles régions).
- La visite des auditeurs a eu lieu début 2020. Toutes les parties prenantes de l’école ont été audités (dont les anciens diplômés). Tous les retours ont été bons, grâce à l’implication de chacun. Les auditeurs ont relevé notamment la bonne ambiance dans l’école (y compris d’après le ressenti des étudiants) et les innovations pédagogiques.
- Les auditeurs ont proposé leurs conclusions en commission plénière de la CTI il y a quelques semaines, et la commission plénière a donné une accréditation pour la durée maximale. Nous attendons le retour officiel, qui listera notamment les recommandations qu’il faudra prendre en compte avant le prochain audit.
Q : L’audit de la CTI était également l’occasion de demander l’ouverture d’une nouvelle formation par apprentissage (sur 3 ans). Quel a été le retour, et où en est le projet ?
L’ouverture de la voie d’accès par apprentissage a été autorisée par la CTI. La durée d’accréditation est réduite, comme c’est le cas pour toutes les nouvelles voies d’accès. Nous sommes actuellement en train de travailler aux prérequis (logistique, maquette pédagogique, communication, etc.) pour la mise en place de cette formation en septembre 2021. Selon les conclusions du groupe de travail, le démarrage pourrait avoir lieu en septembre 2022. Il était prévu que le groupe de travail fasse ses propositions avant l’été 2020, mais la situation sanitaire actuelle a un peu ralenti le travail.
Q : Un autre sujet “brûlant” de cette année est la crise sanitaire que traverse le monde. Comme toutes les autres formations universitaires, les cours en présentiel ont dû être arrêtés en mars. Comment l’ISIMA et les étudiants se sont-ils adaptés ? Quelles actions avez-vous mis en place pour assurer la continuité pédagogique ?
L’impact sur les enseignements a été le plus important en ZZ1, car les enseignements de ZZ2 et de ZZ3 étaient quasiment terminés. En fonction des enseignants mais sous le pilotage des responsables d’années, diverses adaptations ont été réalisées : cours en visioconférence sur des plateformes en ligne, mises à disposition de séquences vidéos, ajout de supports en ligne, etc. Les étudiants nous font malgré tout remonter des difficultés de plusieurs types (manque de motivation, difficulté à suivre des cours à distance, parfois même des difficultés financières) auxquelles nous essayons de répondre, avec l’aide de l’Université. Tous les examens seront organisés en distanciel, avec des modalités dépendant de chaque matière.
Q : Il y a-t-il également eu des impacts pour les stages de deuxième et troisième année, ou pour les alternances ?
Tous les stages et toutes les alternances ont été impactées (mais plus généralement, le travail de tous les français a été impacté). Il y a globalement trois types de situations pour les stages ISIMA :
- Le stage a commencé en télétravail : c’est la situation idéale au vue des conditions.
- Le stage commencera dès la fin du confinement : cette situation redevient rassurante, à présent que la date du déconfinement progressif est connue.
- Le stage a été annulé (soit car il était à l’étranger, soit par l’entreprise) : les étudiants concernés ont encore un peu de temps pour trouver un autre stage, mais une solution de secours sera proposée à tous les étudiants sans stage au 1er juin.
NDLR : anciens ZZs, si votre entreprise recherche encore des stagiaires, il est encore temps de se manifester auprès de l’ISIMA ou de l’association des anciens.
Q : Vous citez justement les stages à l’étranger. Le Conseil de Gouvernance de l’école a voté la nécessité d’une expérience internationale pour obtenir son diplôme d’ingénieur, à partir de la promotion 2022. Comment allez-vous concrètement implémenter cette obligation ?
Le conseil de gouvernance a voté le fait qu’à partir de la promotion 2022 (incluse), les étudiants doivent avoir une mobilité d’au moins six semaines. Cette mobilité peut être validée de plusieurs manières : avec un stage ZZ2 ou ZZ3 à l’étranger, avec un double-diplôme à l’étranger en ZZ3, avec une mobilité académique à l’étranger, avec une mobilité significative post-bac. Nous avons aussi mis en place la possibilité d’un stage court à l’étranger entre la ZZ1 et la ZZ2.
En raison de la crise sanitaire, la contrainte de mobilité internationale a été levée pour la promotion 2022. En effet, le stage court à l’étranger en fin de ZZ1 ne pourra pas avoir lieu pour ces étudiants.
Q : Si la situation actuelle est sous contrôle, cette crise sanitaire peut-elle avoir des conséquences à long-terme selon vous ? Il y a-t-il un impact pour l’enseignement supérieur Clermontois, notamment le projet INP ?
Nous espérons tous que la situation sanitaire soit sous contrôle. Côté pédagogique, nous pensons pouvoir finir l’année universitaire dans ces conditions dégradées. En revanche, beaucoup de collègues pensent que la crise sanitaire aura des conséquences à long terme sur la manière dont les gens travaillent.
L’impact pour l’enseignement supérieur est probablement l’appropriation des techniques pour les cours en distanciel.
Il ne devrait pas y avoir d’impact particulier sur le projet d’INP.
Q : Nous évoquions justement l’INP. Il s’agit d’un très gros projet, probablement le plus important de votre mandat. Pouvez-vous l’expliquer aux anciens ? Et nous dire où il est en ?
Le projet d’INP (Institut National Polytechnique) consiste à regrouper les écoles ISIMA, Polytech Clermont-Ferrand et SIGMA Clermont au sein d’une entité commune, qui sera nommée Clermont Auvergne INP. L’ISIMA partage les valeurs du groupe INP, et l’intégration de l’ISIMA dans ce groupe concrétise un rapprochement qui a été souhaité depuis plusieurs années, dès la création de l’école en 1994.
Le projet avance bien. Nous attendons actuellement la parution du décret de création de l’INP au 1er janvier 2021. Les statuts de cet INP devraient être votés début juillet (sous réserve de parution du décret) et les votes pour les conseils centraux devraient avoir lieu mi-décembre 2020.
Q : Cela fait désormais 3 ans que vous dirigez l’ISIMA. Quel bilan tirez-vous de ces trois dernières années ?
Le contexte de l’enseignement supérieur change beaucoup : la création de l’Institut d’Informatique ISIMA et de l’UCA ne remontent qu’à trois ans, et la transformation de l’UCA et la mise en place de l’INP sont prévues au 1er janvier 2021. Ces changements structurels se superposent à des contraintes pédagogiques complexes (préparation de deux audits CTI, préparation aux réformes du lycée, suivi des réformes des DUT). Mais, nous avons réussi à relever ces défis, et à obtenir une accréditation de durée maximale. Le prochain défi sera de réussir l’intégration dans l’INP.
Q : J’imagine que vous préparez déjà la rentrée 2020. Quelle nouveautés peut-on attendre ?
Nous préparons actuellement la fin de l’année universitaire, qui devrait nous réserver son lot de contraintes. Pour la rentrée 2020, nous sommes encore dans l’attente des règles sanitaires qu’il faudra appliquer, et qui peuvent avoir un impact de fond sur l’enseignement. A part ça, il ne devrait pas y avoir de modification majeure à la rentrée 2020, pour une fois 🙂
Q : Un petit mot pour la fin ?
Bon courage à tous dans cette période inédite.
A propos de la direction…
Alexandre Guitton (en photo), directeur de l’Institut d’Informatique d’Auvergne est professeur des universités en informatique. Il est spécialisé dans le domaine des réseaux, qu’il a enseigné à l’ISIMA, et est également chercheur au LIMOS.
David Hill, directeur adjoint de l’Institut d’Informatique d’Auvergne est professeur des universités, ainsi que chercheur au LIMOS. Il enseigne l’informatique (simulation et ingénierie des modèles) et ses recherches sont souvent appliquées aux sciences de la vie et de l’environnement.